Réponse de BDC suite à l'article du nouvel observateur:
Mon épouse, Sylvie de Choisy, née Uderzo, a déposé plainte contre X
pour abus de faiblesse en février dernier pour protéger ses deux parents
âgés respectivement de 84 et 79 ans. C’est dans ce cadre qu’une enquête
a été consacrée à Astérix et à la famille Uderzo, dans le « Nouvel
Observateur » du 9 juin dernier. La journaliste a choisi comme fil rouge
la parole de mon beau-père, Albert Uderzo, alors même que la plainte
déposée par mon épouse a précisément vocation à protéger ses parents
d'un environnement omniprésent et toxique. Si, dans notre affaire dite
de famille, mais qui dépasse de beaucoup ce simple cadre, des éléments
manquent encore, la Brigade de répression de la délinquance économique
étant toujours au travail, il est nécessaire à l’information du lecteur
du « Nouvel Observateur » (que je suis) de corriger les informations
distillées pour affaiblir la position de mon épouse dans cette affaire.
J’ai rencontré Albert Uderzo au printemps 1990 et ai travaillé
beaucoup pour lui de 1991 à 1997, puis, énormément, au quotidien, de
1999 à 2007. C’est dire si nous nous connaissons bien. J’ai même écrit
sa biographie, publiée chez Lattès en 1991. Alors, prétendre que sa
fille, que j'ai épousée en 1995, subit une contrainte épouvantable et
qu’elle est dirigée par un gourou (moi), je souris. Albert aurait mis
seize ans pour soudain comprendre que j’étais un gourou ! Ceux qui ont
travaillé avec nous, et ils sont nombreux, pourront témoigner de la
complicité et de la confiance qu’il nous faisait et qu’il me faisait. La
preuve ? Les douzaines de contrats annuels par lesquels, il me confiait
la plupart des développements autour de son personnage (film, licence,
management, édition, communication, juridique…). Ces contrats, produits
en justice en 2009, se seraient-ils soudain envolés ?
L’auteur de l’article rapporte une anecdote liée à un prêt de 1,5
million de francs (soit 225 000 euros environ), pour lequel mes
beaux-parents m’avaient cautionné en 1996. Mais, il manque à cette
anecdote une information essentielle : j’ai, bien sûr, remboursé ce prêt
et seul ! Mais le propos, on l'aura compris, consiste à tenter
d’écorner, a posteriori, ma réputation. Afin de déstabiliser mon épouse.
Comment expliquer donc que, de 1999 à 2007, sans interruption, j’ai eu,
au côté de mon épouse, la responsabilité de la plupart des activités
autour d’Astérix, y compris les relations à l’international ? Albert
m'aurait-il ainsi confié les clés de son œuvre et pendant tant d’années
s'il avait eu des doutes ? La réponse tombe sous le sens.
L'article revient ensuite sur le lancement « pharaonique » de 2005 à
Bruxelles. Albert aurait été furieux, paraît-il. Quelle grossière
contrevérité ! En réalité, nous avions imaginé, en 2005, de préparer un
documentaire sur la vie d’Albert Uderzo et de filmer tous les événements
de Bruxelles dédiés à ses soixante ans de carrière. Or sur ces images,
inédites à ce jour, on le voit pleurer d'émotion devant les deux avions
SN Brussels Airlines décorés à l’effigie d’Astérix et Obélix ; il est
aux anges devant son premier mur peint dans la capitale européenne de la
BD ; lors des dizaines d’interviews qu’il y a donnés, il multiplie les
remerciements aux Belges, à sa fille et à son gendre qui ont tout
organisé… ; son émotion, devant les 120 convives qui assistent au
banquet de clôture, réunissant toute la fine fleur de la bande dessinée
sur trois générations. Il disait alors n’avoir jamais connu une telle
reconnaissance. Que voulez-vous que mon épouse imagine lorsqu’elle voit
aujourd'hui son père dans un tel déni de la réalité ?
Quant à reprocher le coût (1 million d’euros) de cette opération,
c'est l'isoler de la campagne d'ensemble au cœur de laquelle elle se
situait, et dont le budget général a été respecté. Les documents sont à
disposition… Ce reproche infondé était déjà apparu au début 2007 dans
l'entourage d'Uderzo, soit deux ans après la campagne de Bruxelles, sans
que je comprenne alors que, faute d'argument contre nous, les hommes
qui préparaient la cession de la société à Hachette commençaient à
réécrire l'histoire en fonction de leurs objectifs futurs, tache qu’ils
ont aujourd’hui déléguée à un célèbre cabinet de communication de crise.
B. de C.http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/culture/20110705.OBS6511/affaire-uderzo-la-reponse-de-bernard-de-choisy.html